Une femme enceinte d’un revenant à Brazzaville

L’histoire se déroule à Moungali, dans le 4^ème arrondissement de Brazzaville, et défraie la chronique depuis une semaine, avec la découverte de la véritable identité d’un homme, en couple avec une jeune dame de 25 ans, enceinte depuis cinq mois de ce dernier.

Tout commence par un soir arrosé, comme les brazzavillois en raffolent, dans un VIP de la rue Lagué, où une jeune dame se fait aborder par un homme d’une cinquantaine d’années. Primus, chinchard pimenté, dans une ambiance feutrée, les promesses de notre homme, se succédant au rythme de la consommation de la bière, a fini par convaincre notre dame.

Réputée pour la « gentillesse » des filles, Brazzaville est une ville où passer la nuit avec une femme, le premier jour de la rencontre, paraît être un jeu d’enfants, pour tout dragueur intrépide.

C’était le cas de notre monsieur. Après la rumba kinoise, et quelques attouchements d’usage dans pareilles circonstances, le chemin de la maison à deux était tout tracé. 

Les deux tourtereaux, ne sont pas allés loin. La maison du monsieur, se trouvant à moins de 15 minutes du VIP. Embrassades, caresses des premiers jours, pour s’échouer par la suite tous deux, dans un lit à peine fait.

La montée du désir, leur a même fait oublier la présence des moustiques, qui commande de descendre la moustiquaire imprégnée, distribuée depuis, à titre gracieux aux habitants de Brazzaville, par le généreux Etat congolais.

Après des ébats athlétiques et un repos bien mérité, l’homme informe la dame qu’il doit se rendre au travail à partir de 5H du matin, et la rassure qu’elle peut prolonger son sommeil, et rentrer chez elle, à toute heure de la journée.

Non sans lui demander de garder ses clefs, et lui supplier de revenir à partir de 19H lorsqu’il sera de retour, tant la première expérience était bonne et que pendant la nuit, il avait concocté quelques projets d’avenir pour eux.

Baisers à la bouche de sa dulcinée, argent remis pour récompenser l’effort de la nuit, notre homme qui avait une trottinette, s’est ébranlé dans la nuit noire de Moungali, pour gagner le lieu de son travail.

Les jours sont passés, puis des mois, le couple s’est affermi et un enfant sonne à la porte du foyer. La jeune dame est enceinte et il faut commencer les consultations prénatales.

Se doutant de rien, la jeune dame ne se faisait guère de souci de voir que son mari travaillait du lundi au lundi, sortait toujours à 5H du matin et regagnait la maison après 19H.

Malgré les interrogations de la bailleresse, qui se demandait pourquoi son loyer était toujours payé le soir, sans manquer de s’interroger sur le fait que le bail et la visite de la maison, avaient été faits la nuit.

Notre homme était si gentil que les interrogations, et les questions, se noyaient dans un présent fait de bonnes Primus et de bons chinchards pimentés à la braise.

Et un jour, la dame commença les consultations prénatales au CMS de Moungali. Sur place, il faut présenter la pièce d’identité du père. C’est de coutume au Congo.  

A la vue de la pièce d’identité du père, la sage-femme se glaça. Silencieuse, elle demanda à la dame, si l’identité de l’auteur de la grossesse est réelle. Elle acquiesça et demanda le pourquoi de cette question à la sage-femme.

Celle-ci la rassura, en lui faisant croire, que c’était une question de routine. Et poursuivie, en indiquant à la dame que la pièce d’identité devait être gardée au CMS, jusqu’à la prochaine consultation, qui devait déjà avoir lieu, dans les deux jours, compte tenu du retard pris sur les consultations prénatales (cinq mois).

Arrivée à la maison, notre dame en informa son homme, qui n’a pas réagi. Selon ses dires, il était même content, de voir une accélération dans les consultations, eu égard au retard pris.

Et deux jours après, la dame se présenta à nouveau au CMS de Moungali. A sa surprise, la sage-femme n’était pas seule. Elle était entourée d’une dizaine de personnes étrangères à son service.

Sans mot dire, elle s’installa et brisa le silence, en rappelant à la sage-femme qu’elle était là, pour répondre à la deuxième consultation prénatale donnée par elle.

L’ayant remercié d’être venue, la sage-femme a cependant dit tout de go à la dame, que ce n’est pas pour la consultation prénatale qu’elle l’avait fait venir.

Après quoi, elle lui a présenté les personnes qui l’entouraient. Elles étaient toutes, ses frères et ses sœurs. Pour informer enfin la dame que le monsieur sur la pièce d’identité, est leur frère aîné, et qu’il est décédé depuis 1971.

Et toc. Sonnée par cette annonce, la dame s’est évanouie. Revenue à la réalité, après une bonne heure, elle a expliqué à la famille de son homme sa rencontre avec celui-ci et soulevé les interrogations sur ses heures de sortie et de retour.

La sage-femme, a par la suite confirmé à la jeune dame, qu’elle était vraiment enceinte et pour tirer au clair cette affaire, elle lui a proposé de rester avec elle au CMS jusqu’au soir avec l’ensemble de sa famille.

Le soir venu, tout ce beau monde s’est déplacé vers la maison du revenant. Au loin, peu après 19H, le bruit de la trottinette, annonce l’arrivée du revenant.

Une fois la trottinette rangée, reprenant une chanson de grand Kallé, et appelant sa chérie depuis l’extérieur, le revenant ouvre la porte et constate que sa chérie n’était pas seule.

Au cri de «  tu m’as trahi chérie » repris plus d’une fois, il a disparu dans la nuit noire de Moungali ainsi que sa trottinette. La grossesse depuis évolue et l’enfant verra le jour dans quatre mois.

Cet enfant aura quelle nature ?

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Elvis NGATSE