A Impfondo, un bébé-esprit finit les réserves alimentaires de la maison !
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A force de chercher un enfant, un couple a mis au monde un esprit gourmand |
Chimène et Claude, originaires de Brazzaville,
résidaient à Impfondo, ville-district du département de la Likouala, dans le Nord-est
de la République du Congo.
La ville d’Impfondo compte près de 20 000 habitants et se situe sur
la rivière Oubangui. Elle possède un aéroport, et il est possible à partir de cette cité,
de rejoindre Brazzaville ou Bangui,
par bateau. La ville d'Impfondo est traversée par une route, longue de 135 km , qui relie les villes
de Dongou et d’Epéna, deux autres districts des pays katangais.
Magistrat,
Claude avait exercé un temps dans la Capitale politique, avant d’être affecté dans
cette localité, par sa hiérarchie. Chimène sa
femme, est enseignante. Suite à l’affectation de son époux à Impfondo, elle
a demandé une mutation, afin de le
rejoindre là-bas.
Le couple, vieux de 14 ans, n’avait pas d’enfant.
Toutes les tentatives scientifiques, pour l’aider à avoir une progéniture,
s’étaient soldées, toutes, par un fiasco.
Découragés, les deux époux tenaient le coup, grâce
à une vie de prière engagée. Très actifs au « renouveau
charismatique », sorte de groupe de prières relevant de l’église
catholique romaine, Chimène et Claude, avaient fini par tout remettre entre les
mains du Christ.
Les expériences vécues par plusieurs chrétiens,
dans les situations similaires à la leur, les avaient convaincus, que Dieu qui
est plus grand que le doute, rend possible ce qui scientifiquement ne peut
l’être.
Le berger du groupe, insistait toutefois, sur la
relation personnelle, que chaque fidèle doit avoir avec le Seigneur. Les
expériences vécues par certains chrétiens, ne sont pas transposables à
d’autres.
Chaque fidèle est appelé à développer un dialogue
intime avec le Créateur. Il attirait l’attention de certains
« renouvelés », sur le piège tendu par certaines églises de réveil,
qui instituent des journées de bénédictions et de prospérité pour tous.
Celles-ci, sans inviter leurs ouailles, à cultiver
avec le Seigneur une relation de cœur et d’amour, et sans leur rappeler que
Dieu est Souverain et que partant de là, Il donne à qui Il veut, avec ou sans
prières, estiment que les prières intéressées, peuvent donner des résultats
espérés.
Ce discours qui appelait à nouer avec le Seigneur
une vraie relation, ne passait pas toujours auprès des époux Chimène et Claude.
Ils étaient persuadés comme nombreux de nos contemporains, qu’un homme peut
« acheter » le Seigneur : par ses prières, ses bonnes œuvres,
son jeûne.
Au bout d’un certain temps, la déception avait fini
par gagner Chimène et Claude, qui n’attendaient plus les interventions divines,
lorsque qu’ils ne doutaient pas simplement de « l’efficacité » du
renouveau charismatique.
Le doute nous entraîne vers les mauvais vents. Ici,
il faut dire que le doute est mêlé à une forme d’ignorance. Le magistrat et
l’enseignante, instruits tous deux, semblaient tout ignorer de Dieu.
Le Seigneur n’est pas un magicien. Il répond à nos
prières suivant son bon vouloir. Il est bon pour tous et ce qu’Il nous demande
avant toute chose est de le connaître, l’aimer et le servir. On ne saurait par
conséquent, prier uniquement pour avoir des enfants, manger et devenir
prospère.
On prie par devoir, sans rien attendre en retour.
Dieu qui sait ce qui est bien pour nous, pourvoit à tous nos besoins. Il nous
demande de lui faire juste confiance, et d’avoir foi en Lui.
Le
dieu-magicien de certaines églises de réveil, qui avait prédit une année de
paix pour le Congo en 2012, et qui malheureusement n’avait pas vu le drame du
04 mars arriver, le dieu-magicien des sectes, le faiseur de
« miraclettes », n’était pas celui que Claude et Chimène avaient trouvé
au renouveau charismatique.
Une fois installés à Impfondo, les époux ont présenté
à leurs amis natifs de cette ville-district, la difficulté du couple à procréer,
et ils ont manifesté auprès de ceux-ci, le désir de traiter de cette question à
partir des traitements traditionnels africains.
Les amis de Claude et de Chimène, leur ont proposé
un guérisseur qui selon eux, viendrait facilement à bout de cette difficulté.
Ce que les époux n’ont pas hésité de faire, dès que l’adresse de celui-ci leur
a été communiquée.
A coup de tisanes et autres sauts de feu, jusqu’à
accepter pour le magistrat que sa femme passe une nuit entre les mains du
guérisseur, tout a été accepté, dans l’espoir d’avoir un enfant.
Huit mois après le début de ce « traitement
choc », Chimène tombe enceinte, et met au monde neuf mois plus tard, son
fils premier-né dénommé désiré.
L’enfant était macrocéphale. Nonobstant sa tête
énorme, ce qui lui valait le prénom de ITOU ZOLE, ce qui en langue vernaculaire
kikongo veut dire deux têtes, désiré se développait normalement dans cette
ville paisible d’Impfondo.
Dans cette localité, où les journées entre le
labeur et les réjouissances au bord de l’Oubangui rythmées par un NGOKI pimenté
à la braise ou préparé à la
Mouambe , faisaient oublier aux parents de désiré, son
impressionnante tête.
Les époux noyaient volontiers leur souci, en
ingurgitant la bière MOCAF, venue de Bangui en République Centrafricaine, en
amont du fleuve oubangui. Souvent, ils avaient regretté d’avoir un enfant si
laid, qu’ils n’osaient pas sortir, pour éviter quelques moqueries qui les
rendaient irritables.
Entre le regret et l’espoir que le volume de la
tête de leur enfant se réduirait au fil des années, les époux déploraient de
plus en plus l’épuisement des réserves alimentaires de la maison.
Nommée directrice des études au sein de son
établissement, Chimène qui travaillait de 8H à 16H, avait l’habitude de
préparer la nourriture du lendemain, la veille.
Ceci pour permettre à son mari, d’être servi le
lendemain à Midi, et à ses cousins de manger après l’école. Tout en permettant
à la nounou de désiré, de lui donner à manger pendant qu’elle était au travail.
Au réveil, toute la nourriture préparée la veille
ainsi que les réserves de farine de foufou, d’huile et de riz, se réduisaient
considérablement. Les cousins de Chimène, faisaient les frais des menaces et
autres insultes professées par leurs tuteurs, et n’arrivaient pas à trouver
d’explication sur ce qui se passait.
Exaspéré par tout ce qui frappait la maison de
façon continue, le magistrat a résolu de renvoyer à Brazzaville les cousins de
sa femme. Non sans piéger le voleur de bouffe, pour justifier une telle
décision.
C’est ainsi que Claude demande à son épouse, de
préparer une nourriture-piège. Un Ngoumba à la mouambe, mélangé avec une potion
conseillée par un féticheur, qui a la faculté de faire tomber dans les pommes,
toute personne qui la consomme.
Le lendemain matin, sans se rendre compte que
désiré n’était pas au lit, les époux se rendent dans la cuisine afin de voir si
l’un des cousins s’est fait prendre.
Et là, surprise. Désiré, 12 mois, était allongé à
côté de la marmite du Ngoumba à la mouambe, à moitié vide. Conclusion, c’est
lui qui vidait toutes les réserves de la famille depuis plusieurs mois, sans
éveiller le moindre soupçon de ses parents.
Pris de panique, le couple décide dans l’urgence de
présenter le problème au féticheur auteur de la potion magique, et s’entend
dire par ce dernier, que désiré est un esprit venu des eaux, qui a pour mission
de ruiner leurs économies.
Il leur a été transmis par le guérisseur lorsqu’ils
étaient à la recherche d’un enfant. Désiré serait donc un faux enfant, qui
après l’épuisement des réserves alimentaires de la famille, devait faire venir
des maladies sur lui, et par elles , faire dépenser davantage ses parents.
Quelle décision va prendre Claude et Chimène ?
La suite dans nos prochaines éditions.
Poursuivons les échanges sur elvisjunior73@gmail.com
Elvis NGATSE
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