CHANGER LE CONGO EN 5 ANS EST DU DOMAINE DU POSSIBLE

Au Congo, tous les citoyens ont la mauvaise habitude d’attendre tout de l’Etat et des hommes politiques. Cela n’est que le reflet sans être sociologue de ce qui se passe dans nos familles et nos villages. 

On attend tout de l’oncle, du cousin ministre. Le pouvoir a fait, le pouvoir n’a pas fait. Le député a promis. L’oncle a promis un poste. Les mbochis sont au pouvoir, comme je suis mbochi, donc je suis du pouvoir. Je suis lari, j’attends notre tour pour être bien. Moi aussi, je suis Bembé, je n’attends que ce jour. Un grand n’importe quoi. Ce tour peut être ne viendra jamais de ton vivant.

Que d’attendre l’Etat, les hommes politiques, la famille ou le clan, ou ton tour, commence à agir sur ton destin en engageant une réflexion pour changer les choses. Car ta vie dépend de toi, pas d’un autre ni d’un quelconque clan. 

Ceci est la peinture de la réalité congolaise. C’est de cette manière que les congolais voient les choses. Que d’être une force de propositions, l’on s’évertue à force de diatribes à diviser sans rien proposer en retour.

Taisons-nous une minute pour voir qu’est ce que nous pouvons faire pour construire notre avenir commun. Essayons de faire et non de dire. Faisons quelque chose, avançons une seconde. Sortons de nos torpeurs.

Posons-nous des vraies questions comme par exemple comment vivre dans un environnement sain sans rien attendre de l’Etat ? On part d’un postulat : l’Etat au Congo est mort, il n’y a plus rien à attendre de cette masse informe, mais nous vivons au Congo, que devons-nous faire pour nous en sortir ? 

Commençons par nos cités en s’appuyant sur leurs structures premières que sont les quartiers.

Le quartier vu de chez nous est une véritable entité avec à sa tête un responsable. Il est constitué de blocs qui sont animés par des responsables dits chefs de blocs. Ma démarche consiste à transformer nos quartiers en micro-Etat.

Le quartier devient de ce fait une « républiquette ». Nous aurons par exemple la « républiquette » de Mpissa vu que c’est le sujet d’actualités avec l’inauguration hier de son Centre de Santé Intégré.

Le chef du quartier Mpissa deviendra le patron de l’exécutif, les chefs de bloc les membres du conseil législatif. Le patron de l’exécutif recrutera les membres de son conseil exécutif parmi certaines compétences féminines ou masculines du quartier. 

Chacun aura un rôle précis à jouer. Suivant sa formation, dans les domaines de la gestion du matériel, des finances, des projets, de l’assainissement, de l’entraide, de la construction et des travaux publics, etc.

Dans nos quartiers, il y a plusieurs problèmes qui se posent en termes de collecte d’ordures, de réparations des nids de poule, de dallage des ruelles, d’aides aux familles mal loties, d’assistance aux familles éprouvées, de salles de jeux, d’aménagement d’espaces sportifs, de transformation de nos marchés en centres commerciaux à la façon des galeries observables depuis quelques années sur l’avenue de la paix à Brazzaville dans les quartiers de Moungali et de Poto-Poto.

Tous ses problèmes ont un coût financier. La responsabilité première du conseil législatif animé par les chefs de blocs sera de dresser la liste des problèmes. Ainsi chaque chef de bloc devra présenter au conseil les problèmes qui se posent aux ruelles sous sa gestion : nids de poules, salles de jeux, dalots, etc. 

Pour illustration, la « républiquette » de Mpissa dispose par exemple de 60 ruelles, si un chef de bloc en gère 5, nous aurons 12 membres du conseil législatif qui devront noter tous les problèmes qui se posent aux ruelles sous leur tutelle et les présenter en conseil législatif.

Une fois tous les problèmes présentés, le conseil va fixer les priorités pour l’année en cours et établira un programme triennal, quinquennal, septennal, etc., pour le développement de la « républiquette ». Le conseil encouragera les entrepreneurs du quartier. Tous nos quartiers comptent en effet des jeunes qui se cherchent dans les affaires et n’attendent que d’être encouragés et accompagnés.

Les entrepreneurs retenus, habitants du quartier, devront présenter des devis en privilégiant le matériel loué localement ou à acquérir par le conseil exécutif dans les pays comme la Chine, l’Inde. 

Une presse à briques pour faire des dalots et réparer les maisons coute en Chine 1.000.000 de FCFA et a une capacité de 400 dalots ou briques par heure. Or pour réaliser un mètre carré sol, il faut juste 32 briques avec 95% de terre, 5% de ciment, de l’eau et 1 employé pris parmi les jeunes sans emploi du quartier. Le coût de revient de la brique tourne autour de 25 FCFA.

Virtuellement, toutes les ruelles du Congo peuvent être dallées, non pas par rapport à la volonté des gouvernants mais par rapport à celle des habitants des quartiers eux-mêmes. Vous me direz sans nul doute comment ? 

Une fois que les projets ont été présentés et validés par le conseil législatif, ils seront ensuite transmis au conseil exécutif animé par le chef du quartier pour exécution. Celle-ci se fera sur la foi des cotisations des familles de la « républiquette ».

Cotiser est ancré dans la conscience des congolais. Nos veillées le prouvent suffisamment. Chaque fois qu’une famille est éprouvée dans les quartiers, un cahier est mis en circulation par le chef de bloc pour recueillir les fonds afin d’apporter de l’aide à celle-ci.

Ce qui implique que les familles se mobiliseront davantage si l’action à mener vise à améliorer leur cadre de vie. Ceci passera par les campagnes d’information pour présenter le plan d’assainissement ou autre aux familles de la « républiquette » de Mpissa et le coût d’investissement nécessaire pour la période considérée.

Si l’investissement à consentir se chiffre pour cette période à 40 millions FCFA et que sur la base de 60 ruelles pour notre « républiquette », nous avons en moyenne 20 familles par ruelle, nous aurons au final 1.200 familles soit 33.333 FCFA à faire supporter par famille pour les projets d’intérêt commun au cours de la période considérée (exemple 12 mois) soit on ne peut plus 2.800 FCFA par mois ou 700 FCFA par semaine ou 100 FCFA par jour.

Avec un tel budget, en 5 ans, l’on peut véritablement faire du Congo une vraie petite Suisse car tous nos quartiers seront dallés avec en prime des salles de jeux, des poubelles publiques, et l’éradication de la pauvreté par la création des emplois dans le quartier même. 

Cette forme d’organisation engagera tous les habitants du quartier autour des projets retenus, ce qui aura un fort impact au niveau de l’unité nationale tant chantée et en prenant leurs propres destins en mains, les tensions se dissiperont et la vie ensemble sera meilleure tant nos quartiers sont multi-ethniques.

Tout ce que l’on demandera à l’Etat en ce moment-ce qu’Il s’empressera de faire vu que ça l’arrange-c’est de voter une Loi qui organise nos quartiers en « républiquette », ce qui obligerait tous les citoyens à s’y conformer.

Cette organisation bien huilée peut financer les projets, supporter le traitement des formateurs dans nos écoles comme c’est déjà le cas dans certains villages, assurer l’évacuation sanitaire d’un habitant de la « républiquette » malade à l’étranger, moderniser nos quartiers et au-delà nos cités, que d’attendre tout de l’Etat ou du député qui pense plus à son ventre qu’aux populations.


ELVIS NGATSE
elvisjunior73@gmail.com

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