LE NON-SENS DES APPELS A MANIFESTER A BRAZZAVILLE SUR INTERNET


Décidemment,  les différentes révoltes dans les pays arabes continuent de donner des idées aux congolais établis à l’extérieur. C’est ainsi que depuis plusieurs jours, les appels à manifester place de la grande poste à Brazzaville sont annoncés pour le 1er mars prochain.
Quel sens peut-on donner à ses appels ?
Une révolution n’est pas un effet de mode. Le niveau de conscience des peuples est différent d’un pays à un autre. Les régimes en place aussi. Les massacres en Lybie montrent qu’à chaque pays sa réalité.
La Lybie n’est ni l’Egypte, ni la Tunisie. L’actualité ne le dément pas. Les méthodes policières et le dispositif policier en Algérie sont une autre manière de confisquer la liberté de manifester et ont montré l’impossibilité  pour les algériens de descendre dans la rue. 30.000 policiers pour 2.000 manifestants.
Dans les pays où il y a eu une réussite dans les actions menées par la population, il y avait une société civile organisée, des partis d’opposition forts dirigés pour l’essentiel par des hommes politiques qui n’ont pas les mains sales et qui ont fait l’unanimité autour de leurs personnes par l’ensemble du peuple. Qui sont les congolais qui appellent à manifester ?
Dans les pays arabes, les populations ont accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Combien de congolais ont accès à Internet ?
Au Congo-Brazzaville, nous avons eu des formes
de révolution. La dernière remonte en 1991 avec la tenue de la Conférence Nationale Souveraine. Le peuple à travers ses délégués avait réussi une transition pacifique.
Mr Sassou-Nguesso avait, il faut le souligner,  accepter les résolutions prises par la Conférence Nationale Souveraine sans sourciller. Il venait de perdre le pouvoir au profit d’André MILONGO, sans mobiliser sa garde personnelle forte de plus de 500 hommes et ses partisans, pour mater le peuple qui en avait assez du système PCT.
En 1992, il quitte la résidence du plateau sans remettre en cause les résultats des élections qui ont consacré Pascal LISSOUBA, Président de la République. Le Congo-Brazzaville venait de gagner. En une année, Mr Sassou-Nguesso perdait deux fois le pouvoir.
Mais très tôt, les meneurs de la Révolution de 1991, qui pour la plupart avaient les mains propres, un passé oublié par l’usure du temps, des titres académiques à en faire rêver plus d’un, des projets à transformer le Congo-Brazzaville à un grand pays européen en seulement cinq ans, ont violé leurs propres règles du jeu arrêtées un an plus tôt à la Conférence Nationale Souveraine.
Ils ont réprimé dans le sang, trois mois après leur accession au pouvoir, le peuple qui manifestait pacifiquement au Centre Culturel Français. Ils ont organisé et encouragé la création des milices au Congo-Brazzaville.
Les meneurs de la révolution de 1991 ont bradé les ressources naturelles du pays, acquis des maisons en Europe et dans le monde, pillé les deniers publics, massacré le peuple congolais, organisé des guerres civiles à répétition.
Les meneurs de la Révolution de 1991 ont revendiqué et appliqué la politique de la tribu-classe. D’où le célèbre «  nous avons attendu plus de 25 ans ». Nous employé pour exprimer qui ?
La révolution de 1991 venait d’être confisquée par un groupe ethnique. Le peuple n’était plus le bénéficiaire de la chute du système PCT tant décrié, mais un ensemble de régions. Il y a eu logiquement envie de conserver le pouvoir par la force et pour y accéder il fallait procéder de la même façon.
Les règles du jeu démocratique venaient de changer. Passant de la voie des urnes à celle des armes. Le plus fort a gagné. Le voleur crie désormais au voleur. Devenus opportunistes, les meneurs de la Révolution de 1991 entendent profiter de la vague de révoltes dans le monde arabe pour revenir aux affaires.
Manque de peau, ils ont été démasqués depuis. Et sur Internet aujourd’hui, ils lancent des appels à manifester à Brazzaville depuis leur confort occidental. Qui va manifester pour eux ?
Le Congo-Brazzaville a besoin de managers. Une politique fondée sur le concept de tribalité et de fédéralisme n’est pas un projet politique. Qu’on ne s’y trompe pas. Personne à Brazzaville est prêt à sacrifier sa vie pour satisfaire les usurpateurs de la Révolution de 1991. C’est mal connaître le Congo-Brazzaville de 2011 et son peuple qui reste traumatisé des guerres qu'il a connues.
Que ceux qui veulent voir le peuple de Brazzaville se soulever commencent à lui apporter de l’emploi. Ailleurs, c’est le privé qui mène la barque. 30 ans passés en Europe sans une beigneterie au pays ont servi à quoi?  La théorie du tout emploi pour tous par l’Etat est une utopie.
Commencer par créer des kiosques d’appel à Brazzaville et occuper vos parents en commercialisant les recharges téléphoniques. Faites comme Joe EBINA, Modeste ZOUBABELA, les exemples sont nombreux. Que de vouloir se servir du peuple pour accéder au pouvoir et ne pas satisfaire ses aspirations profondes demain, une fois au pouvoir.
Mieux, prenez tous l’avion. Organiser vous en association et retrouvez-vous à ZAVANTEM ou à CDG pour un grand voyage de protestations du système Sassou à Brazzaville. De cette manière, vous montrerez aux yeux du monde que vous avez des couilles et vous les avez bien suspendues.
On a vu les opposants le faire en Tunisie, en Egypte et en Algérie. Que de fantasmer sur un changement de régime à Brazzaville en surfant sur le net, prenez l’avion pour Brazzaville et dénoncez sur place le système Sassou.
Soit, la Révolution du clavier à commencer au Congo-Brazzaville voit-on. Pour quel public ? Le Congo-Brazzaville est sous-alimenté aux NTIC. C’est juste un rappel.

ELVIS NGATSE

elvisjunior73@gmail.com

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