Congo-Brazzaville: les valises de billets de banque à Chirac.

Entre les valises de billets de banque pour les français, les prêts à 100 milliards de FCFA, les dons à des millions de dollars et le peuple congolais : quel choix faire ?

Nous disions il y a quelques jours que le peuple a besoin des conditions  de vie décentes. Le peuple ne veut nullement être abreuvé de discours creux ou encore des descentes inutiles dites à la base par les hommes politiques. Pour rester des heures debout et applaudir des parvenus alors qu’il peine à trouver de quoi se nourrir, se soigner ou de quoi envoyer ses enfants à l’école.

L’actualité rapporte des faits sur certaines pratiques d’un autre âge. Au nom de quoi un Etat africain en l’occurrence le Congo, peut-il mettre allégrement à la disposition des hommes politiques français des valises d’argent ?

Si ces faits sont avérés, cela reviendrait simplement à dire que les hommes politiques congolais n’ont encore rien compris. La légitimité ne vient pas des hommes politiques français, mais du peuple congolais.

Me Bourgi, avocat libano-français, conseiller officieux du Président Français Nicolas Sarkozy est le monsieur de qui nous tenons ces révélations. Il faut dire que celles-ci étaient plus ou moins connues. De révélations, il s’agit plus de la confirmation de ce que tout le monde ou presque savait.

Les Présidents congolais entre 1995 et 2005 en l’occurrence Pascal Lissouba et Sassou-Nguesso auraient donc contribué à financer les élections de certains candidats aux élections françaises.

Si la légitimité de Pascal Lissouba, pour ne parler que de lui était incontestable, la question que l’on est en droit de se poser, s’agissant de lui, avait-il besoin de ça ? Que redoutait-il ? Lui qui avait été si bien élu dans un environnement de démocratisation des pays africains ?

Si réellement Sassou-Nguesso a été élu avec plus de 90% de suffrages en 2002, avait-il besoin de l’onction non de la France, mais de certains hommes politiques français  pour gouverner le Congo?

Il y a dans notre pays quelque chose qui ne tourne pas rond. Voyez, il s’agit des hommes politiques de tous bords. La bande aux trois palmiers and Co et le RMP. Qu’ont –ils ses congolais ?

Le combat à mener par tout homme politique est la recherche du bien-être du peuple. Si pour les congolais de la politique, le pouvoir semble s’obtenir en ayant des liens forts avec les hommes politiques français, en cas de soulèvement du peuple que deviendront-ils ainsi que leur progéniture ? Certainement encagés comme Moubarak et ses enfants en Egypte.

Je pense que nous avons manqué la transition politique au Congo. Ceux qui devaient dire non à la France et prendre leur indépendance se sont laissés ankylosés par les pratiques qu’ils avaient décriées eux-mêmes à la Conférence Nationale.

Pour preuve, l’audit de la société ELF demandé à la Conférence Nationale ne s'est jamais fait. Et aujourd’hui, les guignols qui n'avaient pu le faire au cours de leur mandat à la tête du Congo, demandent plus de transparence dans la gestion du pétrole au Congo. Certainement l’exil et les privations multiformes leur donnent aujourd’hui de la matière et un peu d'esprit.

Est-ce que les auteurs des pratiques décriées naguère à la Conférence Nationale, revenus depuis aux affaires au Congo peuvent-ils faire mieux ? Est-ce qu’ils peuvent se réformer ?

La question est posée.

Pendant que tout ou presque manque au peuple, la BDEAC nous annonce un prêt qu’elle va recevoir de l’Etat Congolais de 100 milliards de FCFA. Après les milliards versés à la Guinée-Conakry, au Centrafrique, à Haiti, à la Corne de l’Afrique, au Japon.

De qui se moque t-on ? Le Congo a-t-il déjà fini de nourrir ses propres fils pour s’attaquer aujourd’hui à la misère du monde ? Peut-on faire l’aumône quand ses propres enfants meurent de faim ?

Les gouvernants devraient être sur le terrain. Etudier les problèmes des congolais au quotidien et donner des réponses à ceux-ci. Inutile de rechercher la légitimité internationale. Elle ne sert à rien. Aujourd’hui les BEN ALI sont persona non grata en France qui leur déroulait hier le tapis rouge, eux qui avaient mieux que les hommes politiques congolais, une vraie légitimité internationale.

Les campagnes de communication à coup de milliards que l’on verse allégrement aux étrangers, les valises d’argent distribuées aux hommes politiques français, les milliards du Congo que l’on utilise pour se donner une position internationale, ne peuvent servir à satisfaire le congolais.

En agissant de la sorte, on se trompe de cible. Le cœur de cible est le Congo et les congolais. Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Avis aux apprentis sorciers. Reformez-vous ou la réforme vous rattrapera. Inévitablement.

Elvis NGATSE

elvisjunior73@gmail.com