LES NOMINATIONS DANS LES PARTIS POLITIQUES AU CONGO

Une élévation sociale?
Qu’il est amusant d’être devant la chaîne nationale congolaise et de voir la joie qui gagne les cœurs des nouveaux promus au bureau politique et au comité central du PCT. Tous font des descentes dites à la base.
Pour remercier les populations. Pour convaincre les pauvres villageois de ce qu’un des leurs a été élevé à la fonction suprême au sein du parti au pouvoir. Comme si ses pauvres compatriotes qui attendent plus les conditions de vie décentes, étaient intervenues en leur faveur pour être nommé au bureau politique ou au comité central du PCT.
A la vérité, il ne s’agit nullement d’une réussite. En ce que tout le monde dans un pays libre peut créer son parti politique et nommé qui il veut à un quelconque poste de responsabilité. Un parti politique doit avoir pour ambitions de gérer la cité et rendre agréable la vie des habitants de celle-ci.
Ceci dans un esprit d’abnégation pour ses membres qui doivent continuer à travailler pour     eux –mêmes et leur famille et se développer. A la lecture de la joie exprimée par les nouveaux membres de ce parti politique, on a comme l’impression qu’il s’agit d’une élévation sociale. Qui élève qui et dans quoi?
Ce n’est pas un diplôme en sciences de la médecine qu’un natif d’un village du Congo aurait obtenu. Pour dire qu’avec cette qualification, les consultations seront désormais gratuites et que les meilleurs soins seront désormais administrés aux populations du village.
Ni encore moins un crédit bancaire qu’il aurait obtenu, pour se réjouir de ce qu’une usine va être créée sous peu au village afin d’endiguer le chômage tenace observé dans la contrée. Il s’agit plus pour lui, d’occuper une place dans un groupe donné, improductif, vivant aux dépends des deniers publics qui n’apporte rien au village.
On ne devrait pas s’en réjouir si on a un peu d’esprit. Mais plutôt prendre cette nomination avec humilité et promouvoir partant les idées de développement et de progrès pour tous. Comme cela n’est souvent pas le cas, voilà pourquoi aucune loi au Congo ne porte par exemple le nom d’un député. Ceci explique t-il cela ? C’est le prolongement de ce que nous observons.
Un villageois que l’on maintient debout des heures, pour attendre un nouveau membre du comité central du PCT, afin de se réjouir avec lui autour du feu et partager le thiam, consiste à infantiliser le peuple, comme si vivre pour lui c’est de se réjouir de la nomination d’un fils de la contrée dans les instances dirigeantes d’un parti politique. Un grand n’importe quoi.
Le PCT n’est pas une multinationale et les membres de ses instances dirigeantes des filiales. Pour dire qu’un membre nommé étant de Makabana pour ne prendre que cet exemple, peut se rendre dans son village et y installer une usine.
Il est temps que les uns et les autres comprennent la politique. Servir et non se servir. Etre mu par l’intérêt général. Etre nommé au bureau politique du PCT, pour parler de ce parti, n’est pas une nomination au Directoire de Coca-Cola, de Microsoft visant à développer ces structures dans les villages du Congo.
Ceci est valable pour tous ceux qui créent des partis à la pelle dans notre pays et à l’extérieur. Il faut se poser la question suivante avant de se lancer: pourquoi est-ce je veux faire de la politique ? Si la réponse se trouve dans le souci de construire le Congo sans penser à soi, alors on peut s’engager.
Autrement, c’est montrer au grand jour que l’on est paresseux et prendre le raccourci de la politique paraît le chemin le plus court pour s’en mettre plein les poches. La politique doit se faire par vocation et non par appétit du gain. Il existe des chemins pour gagner de l’argent dans la vie.
Mais pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, faites gaffe car le monde change. Au risque de finir ses jours à 8.500 kms de sa terre natale et se retrouver en rat de maison après avoir traité longtemps les autres de muridés. L’argent en exil finit vite. Nombreux qui me lisent le savent. Ils ont le sourire en coin.
ELVIS NGATSE
elvisjunior73@gmail.com

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