CONGO-BRAZZAVILLE : la nécessité d’un revenu minimum d’attente (RMA)



Le conseil des ministres tenu à Brazzaville le 07 octobre dernier,  semble montrer que le gouvernement congolais a compris que le volet social est le parent pauvre des politiques engagées chez nous depuis quelques années.

En témoigne, la batterie de mesures visant à rendre gratuits,  certains actes administratifs dont le précieux passeport qui reste un luxe dans notre pays. Serait-ce les suites du constat fait par le Chef de l’Etat lui-même il y a peu ?  La question est posée.

En effet, s’adressant au parlement réuni en congrès le 14 août dernier au palais des congrès de Brazzaville, le Président de la République avait reconnu les faiblesses, mieux l’inexistence de politiques sociales chez nous depuis l’accession du Congo à la souveraineté internationale.

C’est un constat d’échec disons-le qui est loin d’honorer tous ceux qui se sont succédés à la tête du pays depuis 1960. Le mal est connu voit-on. Et comme tel, il doit catalyser toutes les énergies des gouvernants pour trouver des solutions aux problèmes sociaux du peuple à court, moyen et long terme.

La moitié du peuple congolais aujourd’hui vit dans la pauvreté la plus inouïe pour un pays aussi riche que le nôtre. De mesures sociales à prendre, elles devaient concerner prioritairement le revenu minimum d’attente.

Lorsque nous analysons les mesures prises, pour ne citer que la gratuité du passeport et de l’acte de mariage, nous voyons bien qu’elles ne touchent pas directement le peuple profond.

Qui voyage chez nous ? On peut citer de façon survolée sans être exhaustif le jeune étudiant,  l’homme d’affaires, les hommes au pouvoir, leurs familles ainsi que leurs maîtresses, les commerçants.

Si nous considérons que pour arriver au stade universitaire chez nous, il faut avoir des parents ayant des revenus modestes pour être soutenu, et à la lumière des catégories sociales présentées ci-dessus, l’on se rend compte que les mesures prises le 07 octobre, par le gouvernement de la République,  touchent en réalité ceux des congolais qui ont un peu comme qui dirait.

On peut aussi se poser la question suivante s’agissant de la gratuité des actes de mariage : qui se marie chez nous ? La question est posée. Si manger est difficile, il me semble que le mariage pourra attendre d’être célébré dans l’autre monde.

C’est dire que ce ne sont pas véritablement de tels actes que le peuple attend. Le peuple attend d’avoir un revenu. Ce qui est possible chez nous. Le Congo-Brazzaville peut garantir un revenu moyen à tous ceux qui sont en âge de travailler.

Cela peut se faire par la mise en place d’un dispositif qui prendra en compte les étudiants et les demandeurs d’emploi ainsi que certaines couches de personnes défavorisées. Suivant les statistiques de l’ONEMO (office congolais de l’emploi et de la main d’œuvre) et celles de l’Université Marien-Ngouabi, c’est près de 40.000 jeunes qui sont à la recherche d’un emploi au Congo et 20.000 jeunes qui étudient à  l’UMNG.

Soit 60.000 jeunes qui peuvent entrer dans le cadre de ce dispositif. On peut y adjoindre  certaines catégories sociales pour porter ce nombre à 120.000 personnes. Et créer un revenu minimum d’attente pour soulager près de 4% de la population congolaise.

Comment le financer ?

Depuis quelques années, le Congo-Brazzaville a mis en place une Autorité dite de Régulation des postes et télécommunications. Cette autorité a pour rôle de collecter pour le compte du Congo,  la taxe sur les appels entrants.

Cette taxe n’exonère cependant pas les 4 sociétés GSM installées chez nous à payer leurs impôts et taxes. Autrement dit, tous les mois le Congo-Brazzaville perçoit les paiements des compagnies GSM au titre de divers droits et taxes.

Pour tracer les appels entrants, l’Autorité de régulation des postes et télécoms utilise un Gateway dit  unique. C’est une sorte de péage des télécommunications, par laquelle passent  tous les appels entrants au Congo. Ce Gateway rapporterait selon les autorités plus de 24 milliards de FCFA chaque année à l’Etat Congolais.

Nous savons que les recettes générées par ce péage peuvent être améliorées et être portées au double. Mais cela est un autre débat. Mais portées au double soit à 48 milliards de FCFA, les recettes des appels entrants peuvent aider nos compatriotes à disposer d’un revenu minimum d’attente.

Il peut s’agir de 30.000 FCFA à verser à 120.000 congolais où 3 milliards 600 millions pour le dispositif proposé par mois soit 43milliards200 millions de FCFA par an. Voyez, il restera encore près de 5 milliards de CFA pour financer la maintenance des logiciels de contrôle et le fonctionnement de l’Autorité de contrôle.

La taxe sur les appels entrants est un bonus pour l’Etat Congolais. Le développement des NTIC chez nous n’a pas besoin de cette taxe. Les sociétés payent déjà grassement l’Etat en plus de la location de certains pylônes de Congo Telecom pour l’aider à développer ce secteur.

Ce bonus que l’Etat Congolais perçoit sur les compatriotes de l’extérieur qui téléphonent les leurs restés au pays est une injustice. Le principe de l’égalité de tous devant l’impôt ici n’est pas respecté.

Cette double imposition qui ne dit pas son nom,  des congolais de l’extérieur,  qui payent les impôts à l’étranger là où ils résident,  et en même temps payent sous une autre forme les impôts au Congo, via les appels qu’ils émettent vers leur pays d’origine,  devait servir au social afin de réduire cette injustice.

Cette taxe peut être même augmentée de quelques centimes. Les congolais de l’extérieur accepteront le prix-minute payé cher pourvus qu’ils soient informés de ce que l’utilisation des fonds collectés servira au social comme par exemple : verser à 120.000 congolais tous les mois 30.000 FCFA.

Il faut rappeler que cette taxe n’existe pas dans la plupart des pays africains au Sud du Sahara. La gratuité des actes administratifs est un non-événement. Ce qui pourra être un événement social majeur et réjouir le cœur des congolais sera l’annonce d’un revenu minimum d’attente pour le plus grand nombre d’entre eux et la couverture maladie universelle pour tous.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Histoire de donner une orientation budgétaire sociale au péage des télécoms chez nous.  En faisant ainsi nous appliquerons la maxime du Christ qui dit qu’il faut « aimer son prochain comme soi-même. »

Poursuivons la discussion sur elvisjunior73@gmail.com


Elvis NGATSE










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