Congo Brazzaville-Corruption : et si le Nzobi était la solution ?

En parcourant le net ce matin, je suis tombé sur une réflexion de Congo Futur Espoir (profil facebook) qui m’a convaincue que la solution au problème lié à la corruption chez nous, doit désormais passer par le Nzobi.

Congo Futur Espoir écrit exactement ceci :

« La seule manière au Congo d'arrêter la corruption est d'inviter le Président de la République, les Ministres et tous ceux qui ont le pouvoir de décision pour engager les frais de l'Etat, de prêter serment devant le "Nzobi, le Mouembali, la Reine Ngalifourou, le Roi Mbaya, etc., en disant que " si je vole l'argent du pays, que je meure demain", nous allons voir que la corruption va partir de l'espace public Congolais. Je pari qu'il y'aura même des gens qui vont refuser d'être Ministre car s'il vole, il va mourir. »

Cette réflexion de CFE, est un aveu d’impuissance que tous les congolais expriment en silence, face à ce fléau qui gangrène notre pays et pour lequel, seule une force surnaturelle semble désormais nous préserver.

Comment ne pas le croire quand du côté de l’organe qui est censé combattre la corruption chez nous, on a depuis fait le choix de renforcer le mal, en acceptant sans vergogne des pots de vin, par un mécanisme bien huilé, mis en place par les dirigeants de l’observatoire anti-corruption (OAC) ?

En effet, les révélations de la Société Babylone parues dans la presse le 07 novembre dernier, ont montré que l’organe qui combat la corruption chez nous, a touché des bakchichs de 24 millions de FCFA sur le financement des travaux de réfection de son siège à Brazzaville.

Il s’agit plus de loups dans la bergerie des finances du pays que des acteurs qui peuvent lutter efficacement contre la corruption. De vrais gangsters qui semblent avoir fait leurs armes dans le banditisme économique et financier.

Et que dire du rapport de Laurent TENGO de la Commission Nationale anti-corruption qui dénonce ce fléau ? Il donne les chiffres    (plus de 82 milliards partis en fumée dans les travaux de municipalisations accélérées) et en même temps, il n’arrive pas à engager des actions en justice contre les opérateurs économiques à l’origine de cette évasion financière.

Quand on analyse le circuit que prend l’argent chez nous via les sociétés de construction à l’image de ce qui est convenu d’appeler désormais l’affaire OAC/Société Babylone ou le dossier des anti-corrupteurs corrompus, on se rend bien compte que le mal se trouve au cœur de l’Etat.

D’où la pertinence de la réflexion de CFE. Il faut donc que la représentation nationale, vote une loi qui institue le Nzobi au Congo pour lutter contre la corruption.

Le Nzobi est une pratique bien de chez nous, que l’on retrouve chez les populations du Niari, de la Lékoumou et de la Cuvette-Ouest.Il correspond à un fétiche qui élimine de façon systématique entre autres, toute personne qui est coupable de vol.

L’une de ses applications chez nous, pourra consister à organiser un culte Nzobi au Trésor Public. A travers ses rites faits de paroles, de gestes, de danses et d’incantations, tout responsable ou opérateur économique du pays, à qui l’on débloquera des fonds par le Trésor Public pour une opération quelconque et qui ne la mettra pas en route, s’exposera à la mort.

D’une manière générale, il faudra que le Nzobi touche tous les aspects économiques et financiers de la vie nationale. Le même rituel suggéré pour le Trésor Public, pourra se faire au large de Pointe-Noire au niveau des puits de pétrole, à Mayoko, au Mont-Nabemba, bref, partout où nous avons des ressources naturelles.

De façon à ce que le produit de notre sol et celui de notre sous-sol soit protégé des prédateurs de tous poils. Nous sommes des africains et je pense que face à certains appétits gargantuesques, il faut faire recours à nos traditions pour assainir les finances publiques.

En cela, Congo Futur Espoir a vu juste.

Poursuivons la discussion sur elvisjunior73@gmail.com

Elvis NGATSE