CONGO-BRAZZAVILLE : LES ANTI-CORRUPTEURS CORROMPUS

L’observatoire anti corruption (OAC) a été crée par la loi n°16-2007 du 19 septembre 2007. L’OAC est une structure indépendante chargée de mettre notamment en œuvre pour le compte du Gouvernement congolais,  un plan d’action en matière de lutte contre la corruption.

Le 1er novembre dernier, sur la chaîne de la TV nationale, un reportage sur l’évolution des travaux du siège de cet organisme, a montré que ceux-ci étaient arrêtés,  du fait des manœuvres d’une société véreuse.

Cette société aurait perçue en totalité l’argent pour exécuter ses travaux. Depuis, elle  n’arrive plus à avancer, laissant le siège de l’OAC attaqué par les eaux de pluie et empêchant partant les anti-corrupteurs de travailler dans les bonnes conditions.

Le reportage est revenu sur le cri de colère du vice-président de l’OAC, Mr Djibril Bopaka, qui n’a manqué de menacer de poursuites judiciaires la société attributaire de ce marché si l’exécution des travaux ne reprend pas dans les délais.

Coup de tonnerre ce matin. La société attributaire de ce marché a réagi,  à travers une mise au point parue dans la presse écrite congolaise.

En effet, la société Babylone,  puisque c’est d’elle qu’il s’agit, reconnaît avoir obtenu le marché portant réhabilitation du siège de l’OAC, et celui de la construction d’une salle de réunion. Le coût total de ses deux chantiers est de 257 746 000 FCFA.

Seulement, les travaux selon la susdite qui ont été réalisés à 75% ne peuvent se poursuivre au motif que l’observatoire anti corruption via ses dirigeants auraient demandé et obtenu d’elle le versement de pots de vin d’un montant de 24 000 000 FCFA .

Ce qui serait,  poursuit le texte de la mise au point,  à l’origine de l’arrêt brutal des travaux,  et la Société Babylone demande par conséquent à l’OAC de lui rembourser cette somme afin de lui permettre de finir les travaux objets du contentieux.

Mais dans quel pays vivons-nous ?

Voilà un anti-corrupteur corrompu qui crie au corrompu. La fameuse histoire du voleur qui crie au voleur ou encore de celle du pyromane qui crie au feu. Voilà un organisme mis en place par l’Etat pour lutter contre la corruption, qui se fait prendre au piège du mal qu’il est sensé combattre.

Cette histoire semble tellement belle pour être vraie. Nous espérons qu’il s’agit d’un mensonge professé par la Société Babylone pour gagner du temps, histoire de s’organiser financièrement afin de relancer les travaux ou tout simplement d’un malentendu.

Autrement, cette histoire sera révélatrice des liens ambigus qui existent entre l’Etat et certaines entreprises.

Ce qui corroborerait, l’idée que les marchés publics ne sont attribués et payés à certaines entreprises chez nous, que dans le but de faire débloquer les fonds au trésor public afin d’enrichir les hommes politiques et non pour assurer la construction nationale.

Laurent Tengo,  qui anime la commission nationale anti-corruption, a publié un rapport en octobre dernier, qui fait ressortir une perte pour l’Etat d’un montant de 82 milliards de FCFA au titre des marchés publics attribués aux opérateurs économiques qui n’ont pas été exécutés.

A côté, aucun opérateur économique n’est toujours inquiété après la publication de ce rapport. Est-ce parce que l’argent débloqué par le Trésor public va en réalité dans la poche des hommes politiques en empruntant le canal des entreprises privées ?

En tout cas, c’est le circuit que l’argent semble prendre au pays de Marien. Babylone a servi de courroie de transmission financière entre le Trésor public et les responsables de l’anti-corrupteur.

Une chose est certaine, nous sommes désormais édifiés sur la réalité du circuit que prend l’argent chez nous.

Vous avez dit anti-corrupteur corrompu ?

Poursuivons la discussion sur elvisjunior73@gmail.com


ELVIS NGATSE



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Retrouvée collée à un chien, une femme se donne la mort à Lékana !

A Pointe-Noire, un homme dort avec une femme, et se réveille au cimetière !

CONGO-BRAZZAVILLE: L' AEROPORT D’OLLOMBO EST UNE VRAIE CHANCE POUR L’AFRIQUE