CONGO-BRAZZAVILLE : PLAIDOYER EN FAVEUR DE LA CREATION DES MAISONS D’INFORMATIONS SOCIALES (M.I.S)




Nous avons évoqué dans notre article du 04 novembre dernier, portant plan national d’actions sociales (PNAS), la nécessité de mettre rapidement en œuvre les dispositifs d’aide et d’assistance aux plus démunis, afin de prévenir toute explosion sociale eu égard à la pauvreté tenace qui touche plus de 50% de la population congolaise.

Pour rappel, le PNAS porte sur la création d’un revenu minimum d’attente (RMA) pour 120.000 congolais, la gratuité des soins pour les plus démunis, la mise en œuvre des contrats aidés pour freiner le chômage endémique qui frappe les jeunes, etc. 

Le financement de ces différents dispositifs, chiffrés à plus de 300 milliards de FCFA par an, se fera entre autres, par  la réorientation budgétaire du bonus que touche l’Etat congolais sur les appels entrants (plus de 40 milliards de FCFA mobilisables) et par la réduction de 50% du budget de la Présidence de la République (81 milliards de FCFA).

En attendant que notre appel soit entendu, nous plaidons pour que l’Etat congolais à travers le Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité, crée les maisons d’informations sociales (MIS) qui seront chargées d’informer, de conseiller, d’orienter et d’accompagner les familles et les personnes vulnérables.

Ce plaidoyer s’inscrit dans la droite ligne de ce que Mme Raoul, Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité, affirmait à l’Assemblée Nationale, le 12 novembre dernier, lors de la séance de questions au Gouvernement.

Devant la stupéfaction de l’honorable Patrice KADIA (député UPADS) sur la condition des personnes atteintes de troubles neurologiques qui sont internées dans les églises de réveil et abandonnées par l’Etat, Mme Raoul a laissé entendre que cela participait des actions sociales, en ce que le Gouvernement congolais, travaille en la matière en étroite collaboration avec les ONG, les églises et d’autres partenaires au développement.

Elle a affirmé que les actions sociales portent sur la solidarité chez nous et l’effort de  tous est sollicité pour soulager les couches les plus vulnérables.  Elle est restée bouche bée sur l’aide que l’Etat doit apporter, aux partenaires dans la prise en charge en l’espèce, des personnes atteintes de troubles neurologiques.

Si la Ministre Raoul affirme que les ONG, les églises et les partenaires au développement participent de l’action sociale au Congo, la mise en place des maisons d’informations sociales (MIS) devient dès lors une nécessité.

Les MIS auront pour rôle de nouer les partenariats avec les ONG de santé, d’éducation, de développement, les sociétés privées et publiques, etc., dans une vision transversale, dans le but d’être l’intermédiaire des familles et des personnes vulnérables avec les publics-partenaires.

Ainsi, elles pourront conclure avec :

-         La CNSS pour l’ouverture des droits des personnes à la retraite.
-         Les ONG de Santé pour apporter l’aide médicale aux familles.
-         La CARITAS-CONGO pour apporter de la nourriture aux plus démunis.
-         Avec les acteurs de la Micro-Finance et les Banques, pour la bancarisation des plus vulnérables et l’octroi des microcrédits aux porteurs de projets.
-         Avec les ONG d’éducation, pour aider les étudiants dans la rédaction des rapports de fin de stage, la rédaction des mémoires et le soutien scolaire aux élèves en difficulté.
-         Avec les hôtels, pour l’hébergement des sans abris.
-         Avec les hôpitaux et l’ACBF, pour l’ouverture des droits des familles à la gratuité des antipaludéens, pour l’ouverture des droits des femmes à la gratuité de la césarienne et à l’information sur le planning familial et les interventions obstétricales.
-         Avec le CNLS, dans le dépistage du SIDA et la prise en charge des malades.
-         Avec l’ONEMO pour aider les jeunes à rédiger leurs CV et obtenir des stages ou des emplois.
-         Avec les autres acteurs au développement, pour aider les jeunes filles-mères à trouver des structures d’accueil et d’accompagnement.
-         Avec les entreprises publiques et privées, pour aider les jeunes à trouver des stages et des emplois.
-         Avec les sociétés de BTP, les autos écoles, les menuiseries et des artisans pris dans leur diversité, pour aider les jeunes à trouver une formation qualifiante et un métier d’avenir.


La liste est longue. Nous donnons ici quelques pistes pour aider les décideurs à orienter leurs actions et à se faire une idée sur les actions à mener et les partenariats à nouer dans la mise en place des maisons d’informations sociales (MIS).

Ainsi, après une vaste campagne d’information et d’information à travers la presse, les publics concernés par l’aide à obtenir, s’orienteront vers les MIS pour obtenir de l’aide d’une organisation partenaire. Les MIS accompagneront les usagers de ses services dans l’ouverture des aides que peuvent leur apporter ses partenaires.

Comment installer les MIS ?

La fonction publique congolaise dispose de plus ou moins 80.000 fonctionnaires. Sans avoir le chiffre exact du nombre des fonctionnaires relevant du Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité, nous pouvons extrapoler et le porter au nombre de 50.

Pourquoi 50 ?

C’est le nombre de fonctionnaires qu’il nous faut pour installer les maisons d’informations sociales (MIS) sur toute l’étendue du territoire national. Par ailleurs, nous avons choisi les fonctionnaires parce qu’ils sont salariés de l’Etat. Il s’agira d’une simple affectation à un nouveau poste. L’Etat ne recrutera pas pour lancer les MIS, donc aucune perte d’argent pour le Trésor Public.

Les 50 travailleurs sociaux relèveront d’une Direction dite des maisons d’informations sociales (DMIS). Cette Direction est nécessaire pour donner du poids à son animateur dans la conclusion au nom de l’Etat congolais, des différents contrats de partenariat que nous évoquions plus haut.

En plus de son cabinet de travail (1 secrétaire, un juriste, un garçon de courses, par ailleurs tous des fonctionnaires), il aura 46 agents sur le territoire national.

Ceux-ci travailleront dans les mairies d’arrondissement dans les grandes villes comme Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi et Ouesso et dans les mairies des villes du Congo qui n’ont pas d’arrondissement.

Notre étude nous a permis de fixer le nombre des agents des maisons d’informations sociales (MIS) à 46 à travers le territoire à raison d’un agent équipé d’un ordinateur par mairie d’arrondissement ou par mairie.

L’avantage d’installer les agents des MIS dans les maries porte sur l’absence de loyer à payer et donc à ce niveau, aucune dépense à engager par l’Etat. Autrement, nous avons le personnel et les locaux à notre portée.

Il restera juste à créer la DMIS, y affecter les agents, et fixer les objectifs à la DMIS à travers les arguments que nous venons de développer. Nous sommes sûr qu’en agissant dans ce sens, le peuple sera tant soit peu soulagé et aura l’impression d’être écouté, aidé et accompagné des pouvoirs publics.

Poursuivons la discussion sur elvisjunior73@gmail.com


ELVIS NGATSE


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