Congo Brazza : pourquoi la diaspora congolaise ne décollera jamais ?



C’est en substance, la question que Lionel Ngaba, diplômé de droit de l’université de Paris 1-Panthéon Sorbonne, a posé ce midi, en s’interrogeant dans une sorte de Think Tank à la congolaise, dénommée la cour des grands, sur Facebook.

Lionel Ngaba se demande : « Pourquoi, à la différence de la diaspora malienne, pour ne citer qu'elle, la nôtre n'a jamais réussi à organiser le moindre mouvement à finalité solidaire pour le pays qui soit convaincant? Les idées ne manquent pas, il semble y avoir de bonnes volontés, mais quelle est cette fatalité en vertu de laquelle, aucune dynamique de la diaspora ne franchit jamais le seuil des "bonnes intentions"? Doit-on sans cesse renvoyer la responsabilité aux dirigeants congolais? Bien évidemment, je n'ignore pas qu'il existe des initiatives ci-et là mais il me semble qu'il n'y a rien d'aussi fédérateur qu'au sein de la diaspora malienne, elles restent modestes dans leur impact, quels qu’en soient les moyens d’ailleurs. »

La question est posée. En effet, la diaspora congolaise évolue en rangs dispersés. Chacun crée son association, et les extrémistes congolais ont même réussi le tour de force, d’opposer les congolais entre eux à l’étranger.

Il n’existe aucun espace qui peut fédérer les congolais à l’étranger. Les réseaux sociaux, essaient de corriger le problème avec la possibilité qu’ils offrent, de créer des groupes, véritables Think Tank, qui essaient par des réflexions souvent judicieuses, de poser les problèmes qui se posent à la diaspora et au-delà, à ceux qui se posent au pays.

Un sociologue congolais, réagissant à la question de Lionel Ngaba, a tenté d’apporter une réponse à sa question. 

Pour Marcel Kibondzi : « La diaspora malienne est une diaspora "paysanne", "villageoise", attachée à ses racines, à son terroir. C'est une diaspora de socialisation primaire.  A l’opposé d'une diaspora congolaise "urbaine", "scolaire", donc de compétitivité, d'individualité                    (et d'individualisme), une diaspora d' "Intellectualité" donc de socialisation secondaire qui s'accommode très mal aux projets "collectifs". Enfin, une diaspora congolaise à visée de sédentarisation sur leurs terres d'accueil. Alors que chaque malien "rêve" toujours d'un retour au bled. Le retour au bled de la diaspora congolaise est un retour sous conditions. Celles d’occuper des hautes fonctions politiques (que cette diaspora revendique du fait de son instruction scolaire supposée élevée qui lui accorderait, selon sa posture, cette légitimité politique). En revanche, la diaspora malienne ne se pose pas ces questions existentielles .Elle agit et point barre. »

Les trois triptyques, qui freinent l’éclosion de la diaspora congolaise, semblent être à l’analyse du sociologue : l’individualisme, la sédentarisation et le retour sous conditions.

C’est pourquoi nous avons fait un plaidoyer il y a peu, pour la création d’un ministère des congolais de l’extérieur. Il n’y a que la force de l’Etat aujourd’hui, pour fédérer les compatriotes qui n’arrivent pas à s’organiser.




Poursuivons la discussion sur elvisjunior73@gmail.com


Elvis NGATSE

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