A Ouesso, un fonctionnaire en mission rencontre sa tante décédée !




Saturnin, chef de service au Ministère du Tourisme à Brazzaville, est en mission à Ouesso, dans le département de la Sangha, à 659 kms au nord de Brazzaville.

Avec la délégation qui l'accompagne, il descend dans un hôtel de la place, à quelques encablures de l’aéroport de cette localité riche en Nganzi, cette sorte d’antilope rouge, qui se mange à toutes les sauces dans cette partie du pays.

Saturnin qui n’était pas à sa première mission à Ouesso, avait apprécié au cours de ses précédents déplacements dans cette ville de 17.000 habitants, les mets traditionnels à base de Nganzi, tantôt préparés avec le koko, tantôt préparés avec la sauce graine.

Cernée de part et d’autre par la grande forêt équatoriale, le marché de la ville de Ouesso est bien achalandé en viande de brousse fraîche et boucanée.


Marché de Ouesso dans la Sangha


Souvent après les inspections des hôtels, ce qui représentait l’essentiel de son travail, lorsqu’il était en mission avec son équipe à Ouesso, Saturnin se rendait au marché pour faire les courses et acheter principalement le Nganzi, qu’il remettait au chef cuisinier de retour à l’hôtel, pour qu’on lui fasse un repas à son goût.

Un après-midi, à la fin des inspections de routine, Saturnin se rend au marché. Avec l’ambiance que l’on retrouve habituellement dans ce type d’espace chez nous, il achète son Nganzi auprès des dames qui affectionnaient de l’appeler par client.

Son panier outre l’antilope rouge, comprenait de l’oignon, de l’ail, des ciboules et céleris, des tomates, du piment vert, un petit sachet de poivre noir et du sel, un carré de bouillon cube. Ce jour là, Saturnin avait opté pour un bouillon de Nganzi.

Au moment de sortir du marché, il aperçoit à moins de 5 mètres de lui, une dame qui avait une forte ressemblance avec sa tante décédée il y a 3 ans.

Mâ Tsona était la grande sœur de son père Basile, qui est mort dans la fleur de l’âge. Saturnin avait été recueilli par sa tante après le décès de son père.

C’est donc elle qui avait supporté toute sa scolarité, et cadre par ailleurs au ministère du tourisme, elle avait tout fait pour lui trouver un travail dans ce ministère, à l’issue de ses études supérieures.

Peu avant sa mort, Mâ Tsona se plaignait de l’ingratitude de Saturnin. Marié à une femme prédicatrice dans une église de réveil, il avait fini par traiter sa tante de sorcière ainsi que l’ensemble de ses enfants. Il ne fréquentait personne et ne s’occupait que de sa femme et de ses enfants ainsi que des frères et sœurs en Christ.

Mâ Tsona avait souffert de cette attitude, et les mauvaises langues rapportent que c’est cette souffrance à l’origine du comportement de Saturnin, qui a eu raison de sa santé.

Maux d’estomac, hypertension artérielle, et un jour, elle a fait un AVC. Gardée à l’hôpital militaire Pierre Mobengo de Brazzaville, plusieurs jours, elle parviendra à regagner sa maison avec des séquelles importantes.

Mâ Tsono ne s’en remettra jamais. Et après avoir déconseillé vivement à ses enfants, de se garder de recueillir qui que ce soit chez eux, et d’exhorter chacun à l’amour, au travail et à la reconnaissance, elle rendit l’esprit dans un état de dégradation physique avancée.

Saturnin qui n’avait pas assisté à ses obsèques, par peur d’être en contact avec « le monde », a commencé à avoir la peur de sa vie, à l’idée que la femme qu’il apercevait, était sa tante décédée.

En se rapprochant de celle-ci, dans un souci de lever le doute, et arrivé à la hauteur de cette femme, Saturnin se rend compte, au moment où leurs regards se croisent, qu’il s’agit bel et bien, de sa tante décédée.

Saturnin tu vas bien ? Lui demande sa tante décédée. Tombé dans les pommes, à la suite d’une crise cardiaque subite, Saturnin reprendra conscience plusieurs jours après, au CSI de Nzalangoy, un des arrondissements de la ville de Ouesso.

Il sera rapatrié à Brazzaville, non sans séquelles, car à Ouesso, il n’a pu subir un vrai traitement face à la poussée de sa tension artérielle et a perdu de ce fait, plus de 40% de sa mobilité.

Gardé depuis à la maison, et ne pouvant plus travailler, sa femme qui ne pouvait supporter passer le reste de sa vie avec un légume, a fini par le quitter. Elle est partie avec les enfants vers un autre ailleurs.

Resté seul, Saturnin qui malgré tout, continue de percevoir son salaire, a déjà fait trois tentatives de suicide. Il pleure sa tante toutes les nuits, et ne cesse de demander pardon à Dieu jour et nuit.




Poursuivons les échanges sur elvisjunior73@gmail.com




Elvis NGATSE


Commentaires

  1. cette histoire nous revèle bien l'ingratitude qu'on affiche vis à vis de nos prochains après une quelconque réussite. un bienfait n'est jamais oublié.

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  2. si cette histoire est vrai je le souhaite a un monsieur qui a l'epoque de LISSOUBA etait commandant de la zab (zone autonome militaire de brazzaville) un colonel mn frère de meme pere mme mere comme on dit chez nous qui eu l'outrecuidance de chasser maman notre genitrice la traitant de sorciere pitié maman sorciere. le monde est petit ce triste colonel perdit la guerre contre nguesso et en exil a ABIDJAN.et ne rentrera plus jamais . 1ere victoire de mere.(tjours de ce monde ) tout se paye ici bas.et c'est une histoire vrai.j lui souhaite les pires souffrance du monde.

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