Une congolaise de France, dort à Nancy et se réveille le lendemain à Ewo !



Quitter le pays ne suffit pas, il faut bien partir!

Ewo est un district et le chef-lieu du département de la Cuvette-Ouest, située à l’extrême nord-ouest de la République du Congo. Cette ville connaît depuis une année, une modernisation sans précédent, rendue possible grâce à la politique du Gouvernement congolais dénommée: municipalisation accélérée. Cette localité compte environ 5.000 habitants, riche en bois avec un sous-sol qui regorge plusieurs matières premières, la ville d’Ewo se trouve à une quarantaine de kilomètres de la frontière du Gabon.

Gertrude est la fille d’un notable de cette ville. Très jeune, elle rêvait de poursuivre ses études en France, une fois le bac en poche. Après sa réussite au baccalauréat, son père André qui ne souhaitait pas financer les études de sa fille en France, avait opposé une fin de non-recevoir à sa demande.

Attristée, Gertrude n’avait pas d’autre choix que de s’inscrire à l’Université de Brazzaville. Etudiante en droit, la première année passée à l’amphi Dojo à Bacongo, ne lui avait pas permis de maîtriser les fondamentaux de cette discipline.

Plus que jamais, elle cherchait par tous les moyens, les réseaux qui pouvaient lui permettre de gagner l’hexagone, afin d’y poursuivre ses études de droit, elle qui rêvait de faire carrière dans la diplomatie.

Au campus France du Centre culturel français de Brazzaville, elle n’était pas certaine en effet de trouver par la régulière, les débouchés qui pouvaient l’aider à obtenir une inscription en faculté.

Seule la voie illégale pouvait lui permettre disait-elle, de gagner un jour le pays de Voltaire. La situation de Bacongo, où elle continuait malgré tout à suivre les cours à la faculté de droit, était plutôt intéressante. Ce quartier de Brazzaville, est réputé abriter les passeurs, spécialisés dans l’organisation des voyages vers l’occident.

C’est tout naturellement, qu’elle a commencé à poser le problème à ses amis qui habitaient ce quartier, et à espérer obtenir d'eux, un résultat. Elle sera présentée quelques mois plus tard à un congolais de France en séjour à Brazzaville.

Son nom était Alain, et vivait de l’aide apportée par les compatriotes restés au pays, en quête d’un autre ailleurs. Belle, Gertrude l’était. Son charme a facilité le contact avec Alain, qui pour faire bonne impression à cette dernière, l’a rassuré dès leur première rencontre, que ses jours au Congo étaient désormais comptés.

Il faut dire que le sieur Alain, une fois qu’on lui a présenté Gertrude, a caressé le rêve d’en faire une maîtresse. Proie facile disait-il, car elle ne pourra se soustraire de ses griffes, tant son appétit de gagner la France, était à son paroxysme et que dans ce cas, les filles sont prêtes à tout accepter.

Plusieurs échanges avec Gertrude au téléphone, suivis des rencontres et des invitations au VIP, sorte de bar fermé très sombre à l’intérieur, qui se sont multipliés ses dernières années au Congo, qui se trouvent à mi-chemin entre la boîte de nuit et les antiques Ngandas de Brazzaville, avaient fini par donner raison à Alain.

Devenue désormais la maîtresse du congolais de France, Gertrude était pensait-elle, à deux doigts de la France. Tant les promesses d’Alain allaient toutes dans cette direction.

Cependant, au moment de préparer le grand départ, Alain demande à Gertrude de financer le dispositif qui comprend un vrai-faux passeport, les pots de vin à l’aéroport Maya-Maya et les premiers jours chez l’habitant en France. Coût de l’opération : 3 millions de FCFA soit 4500 euros en dehors du billet d'avion.

L’étudiante en droit a failli tomber en syncope. Elle qui se disait intérieurement, qu’elle avait déjà supporté le prix du voyage, en acceptant de se donner cadeau à Alain, comme disent les ivoiriens, devaient désormais mobiliser les sous si elle tenait toujours à voyager.

Il fallait le faire dans les 3 semaines. Son rêve de poursuivre ses études en France, prenait l’eau de partout. Le naufrage n’était pas bien loin. Quand, deux semaines avant la date fatidique, elle réalise que son père a une maison à Poto-poto.

Youpi cria-t-elle. Ce cri marquant un fort enthousiasme l’a fait rebondir. Et tout de suite après, elle s’est mise à rêver. Avec à la manœuvre son amant    "agent de voyage", elle prend contact avec un agent immobilier pour proposer à la vente, la maison de son père.

Maître dans l’art du faux, Alain en complicité avec certains agents de l’Etat, a élaboré un faux titre-foncier et une fausse procuration, qui donne pouvoir à Gertrude de vendre la maison en lieu et place de son père.

Le plan était imparable. La maison était située, dans un quartier très prisé par les riches commerçants venus d’Afrique de l’ouest. Diabaté un malien installé à Brazzaville depuis un demi-siècle, a accepté d’acheter cette maison et a versé à Gertrude 50 millions de FCFA, environ 76.000 euros.

Le voyage était désormais possible. Entre les commissions versées au démarcheur, aux agents véreux de l’Etat et celles retenues de droit par Alain, en plus des frais liés au voyage, Gertrude gagnera la France avec pas moins de 40.000 euros en poche.

Son installation s’est faite sans problème et suivant les conseils d’Alain une fois installée, Gertrude va débourser pas moins de 6 millions de FCFA à ce dernier, environ 10.000 euros, pour la célébration d’un mariage blanc afin de l’aider d’être en situation régulière en France.

Elle s’inscrira par la suite, à l’université de Nancy en région Lorraine en France, à la faculté de droit, et au bout de quelques années, Gertrude parviendra à décrocher un DEA en relations internationales.

Consciente qu’elle avait mal agi, elle a coupé tout contact avec sa famille restée au pays. Son père qui entre temps avait été informé de la forfaiture de sa fille, souffrait jour et nuit de la perte de son bien.

Il avait souhaité rentrer en contact avec elle, pour l’entendre lui demander pardon et lui faire une promesse. Que nenni, Gertrude avait mieux à faire que d’engager une action en réparation en direction de son père. Elle avait touché le toit du ciel et après de brillantes études, elle s’est mariée avec un éthiopien rencontré sur les bancs de la fac.

De son union avec Mêlez, son mari, elle a eu deux garçons et a pu trouver un job à la mairie de Nancy. Les années sont passées, et Gertrude s’est installée dans l’oubli de sa vie passée, et des actions négatives antérieures engagées.

Un soir, elle rentre fatiguée du travail, s’occupe de sa famille et monte dans la chambre se coucher. Le matin, elle se réveille et s’aperçoit qu’elle est dans une sorte d’hameau.

Ce hameau lui rappelle tout de suite bien de souvenirs. La maison familiale. Elle se met debout, et se demande tout de suite après si elle est dans la réalité. Elle aperçoit son père à l’entrée qui d’un air énervé lui tend la main.

Ne sachant que faire, elle pense rêver. Son père soupçonnant son émotion, lui demande où a-t-elle mis l’argent de la vente de sa maison de Poto-poto. Elle s’évanouie et après une bonne heure passée dans les pommes, elle revient à la réalité. Et là, elle réalise qu’elle se trouve bel et bien à Ewo en face de son père.

Entre temps en France, l’alerte vient d’être donnée par son mari aux services de police suite à la disparition de sa femme. L’histoire se déroule neuf ans après le départ de Gertrude du Congo.

La suite de l’histoire est à découvrir au format livre ou PDF à paraître sous peu aux éditions Edifree.

Poursuivons les échanges sur elvisjunior73@gmail.com

Elvis NGATSE


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