A Mossaka, une jeune fille meurt après avoir reçu un coup de fil du Benin
Mossaka,
plat d’Afrique Centrale, fait de sauce obtenue à partir des noix de palme, est le nom d'une ville-district du département de la Cuvette centrale, en République du Congo.
Située
à 400 kilomètres
au nord de Brazzaville la
Capitale , elle doit son nom à la réponse donnée à un explorateur blanc par une femme
qui préparait le mossaka, à la question qu’il lui posait
de savoir, comment son
village s'appelait.
La
dame qui se disait que l’homme blanc lui demandait ce qu’elle préparait,
avait répondu Mossaka, et ce nom est depuis attribué à cette ville de 20.000
habitants appelée aussi la
Venise du Congo.
En
effet, Mossaka est située dans une zone marécageuse. Elle est le carrefour par où se jettent dans le Congo, les principaux cours d'eau du nord à savoir : l’oubangui, la
likouala-mossaka, la sangha et la likouala aux herbes.
A
Mossaka, les poissons meurent de vieillesse. Là-bas, toute la communauté ou
presque, n’a d’activités que la pêche. Ville poissonneuse, la Venise du Congo, a la
réputation de nourrir Brazzaville et le nord-Congo en produits de pêche séchés dont le célèbre Moukalou.
Le Moukalou qui avec le temps est devenu un aliment de nantis, se mange aussi bien au mossaka qu’au koko, ou encore au
saka-saka. Tous trois, étant des plats bien appréciés des
congolais.
Judith,
jeune fille de 18 ans, se réveillait tous les matins et se rendait au fleuve,
acheter du poisson. Une fois ses achats faits, elle retournait à la concession
familiale, et disposait les poissons sur un grillage posé sur un tonneau
découpé en deux.
Elle plaçait juste en dessous du tonneau, des bouts de bois qu’elle brulait, pour
obtenir une fumée nécessaire au fumage des poissons.
Après
plusieurs jours, elle en ressortait les fameux moukalou, qui rangés dans un
panier à lianes, étaient transportés vers le fleuve et proposés à la vente aux commerçants
venus de Brazzaville et d’ailleurs.
Cette
activité permettait à Judith, de financer ses études, d’aider ses parents, et de
s’assurer un pécule pour faire face aux autres besoins de son existence.
Son
téléphone portable, lui assurait une ouverture au monde et avec la connexion
3G, elle avait pu ouvrir un compte sur les réseaux sociaux et participait à
plusieurs groupes de discussion sur Facebook.
Le
soir venu, elle passait son temps au téléphone, et discutait souvent avec
Yannick sa nièce, qui habitait le quartier Diata à Brazzaville, lorsqu’elle n’était pas en ligne avec Amandine sa cousine d’Epinay sur Orge, en France.
Les
week-ends, avec son petit copain Louis, elle aimait prendre du bon temps en sa
compagnie, dans les bars de la ville-district de Mossaka. Elle rêvait continuer
sa vie en France, une fois le bac obtenu avec le concours de sa tante Amandine.
Pleine
de vie, elle marchait avec grand courage et souhaitait le moment venu,
concrétiser tous ses rêves. Un jour, se rendant au fleuve le matin, elle est
abordée par une vieille dame de son quartier.
Cette
dame parlait sur un ton grave. Elle faisait comprendre à Judith que de toutes
les filles du quartier, elle l’aimait comme sa propre fille et souhaitait pour
elle, un avenir des plus radieux.
Cependant,
poursuivait la vieille dame, un voile de deuil recouvrait son visage. Elle
avait donc appelé Judith pour lui demander de se mettre en prières, car l’ombre
de la mort recouvrait son être tout entier.
Effrayée,
Judith après avoir remercié la dame, poursuivit sa route et l’ambiance du
fleuve, lui avait fait oublier les mises en garde de la vielle maman.
La
nuit venue, avant de dormir, en faisant le point de sa journée, elle a pensé à
la séquence de la matinée passée avec la vieille dame. Mais réputée alcoolique
dans le quartier, Judith avait fini par évacuer d’un revers de main ses mises
en garde, et ne jugeait pas de la nécessité de se mettre d’urgence en prière.
Les
jours sont passés, les mois aussi. L’histoire a été oubliée. Quand un jour, sur
son parcours de tous les matins, Judith croise à nouveau le chemin de cette
dame.
Cette
fois-ci, la vieille dame a tellement insisté sur l’ombre de la mort qui planait
sur Judith au point ou elle n’a pu se rendre au fleuve faire ses achats.
Retournée
à la maison effrayée, ses parents lui demandent les raisons de son trouble.
Judith explique à ses parents les prédictions de la vieille dame, et son
exhortation à la prière.
Animiste,
le père de Judith sort menacer la vieille dame, et lui conseille de garder ses prédications
de malheurs pour elle. Au bout de quelques jours, Judith a retrouvé sa joie d’antan
et l’histoire de la vieille dame classée.
Quand
six mois après, au moment où elle discutait avec son père la nuit venue, son
téléphone sonne et affiche l'indicatif d'un pays étranger : +229.
Elle
montre ce numéro inconnu à son père, qui lui demande de répondre car on ne sait
jamais d’où partent les bonnes nouvelles disait-il. Après un allô lancé par
Judith, la ligne de son correspondant s’est mise à sonner occupée.
Se
demandant qu’est-ce qui n’allait pas, son père lui rassure que la personne finira
par rappeler. Après cinq minutes, Judith s’effondre et trouve la mort.
A
sa veillée, la vieille dame est venue pleurer Judith, comme si elle avait perdu sa propre fille. Le
père incrédule, s’est depuis mis à la prière et ne cesse de chanter les
louanges au Seigneur.
Il apprendra que les francs-maçons congolais procèdent de
la sorte pour tuer leurs compatriotes. Vrai ou faux ? En tout cas, il maudit
les francs-maçons de son pays tous les jours depuis la mort de sa fille.
Poursuivons
les échanges sur elvisjunior73@gmail.com
Elvis
NGATSE
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