A Makabana, un chat chahuté, s'arrête et parle aux amateurs de foot !



Makabana, jadis centre industriel important du département du Niari, au sud de la République du Congo, est située à 352 kilomètres de Brazzaville, la Capitale. Proche des districts de Mossendjo, Moutamba, Poudi, Komono et Maboudou, la ville de Makabana compte 8.000 habitants.

Depuis la fermeture de la COMILOG, société gabonaise qui exploitait sur place le gisement de manganèse, la ville de Makabana est plongée dans le dénuement le plus total. Et, sa population, se cherche depuis dans l’agriculture et l’industrie du bois, qui restent à ce jour, les seuls atouts de cette localité.

Comme dans toutes les petites villes du Congo-Brazzaville, les jeunes après l’école, aiment s’occuper par le jeu. Le football, sport préféré des petits congolais, organise souvent les rencontres.

Les talents se dessinent et se recrutent souvent lors des compétitions inter-quartiers, afin de participer aux jeux de l’ONSSU (Office national du sport scolaire et universitaire), pour faire demain, le bonheur de la sélection nationale.

A 12 ans, les enfants n’ont généralement d’occupation que le jeu. Dans les villes de l’hinterland au Congo, où tout manque, le cas à Makabana, le football est un moyen pour les tout-petits de se retrouver, afin de se forger une identité, un physique et se faire de nouveaux amis. Un véritable levier social.

La ville de Makabana, compte plusieurs quartiers qui chacun dispose d’une équipe de football. Les compétitions sportives se tiennent, dans la cour de l’église Sainte-Anne, et tous les jours dès 16H00, cet espace se remplit de monde, et connait une ambiance tropicale très colorée.





Fabien jouait dans l’équipe Bana Makabana. Avec Claude son petit frère, il arpentait tous les jours, les collines latéritiques qui encerclaient leur quartier, pour gagner le lieu dit Sainte-Anne, afin de s’adonner avec les autres garçons de leur âge, au sport favori de la jeunesse de cette contrée : le football.

Comme tous les jours, le match était précédé par un exercice d’échauffements et d’étirements. Ceci, pour augmenter la respiration, le rythme cardiaque et la pression sanguine, en vue d’une meilleure oxygénation musculaire, afin de maintenir en état, ses corps encore jeunes et pleins de vie.

15 minutes suffisent généralement pour la mise en conditions physiques, après quoi, les jeunes sont repartis en deux équipes avec les remplaçants, et le jeu peut commencer, sous les applaudissements nourris du public venus de tous les quartiers de Makabana, chaque fois que les dribbles d’un Pélé en herbe, alimentent la beauté du jeu.

Dans ces conditions, il ne faut jamais gêner le public, au risque de se faire lyncher. Tout le monde est souvent concentré, et dans cette petite ville riche en essences forestières, le football passe avant le vin local.

Souvent, les cris suffisent pour se réjouir du jeu, saluer un but ou réclamer la sortie d’un joueur qui n’est pas à la hauteur. Tout le monde s’accorde à dire là-bas, que le champ du terrain de foot, ne doit être géré que par les 22 acteurs.

Ni une mouche, ni personne, ne peut traverser l’aire du jeu, pour distraire et le public et les joueurs. Fabien était réputé être le meilleur joueur de Makabana.

Un jour, pendant qu’il était convalescent, son équipe se faisait taper dessus par A.S DIPA. Déjà, elle avait encaissé deux buts et le match se terminait dans 10 minutes.

Il n’y avait plus rien à espérer. Fabien était assis sur le banc de touche, et suppliait le coach Mabiala, de le laisser jouer pour qu’il tente de réduire le score, et dans la foulée, obtenir peut-être un match nul.

Le coach Mabios, comme on l’appelait affectueusement à Makabana, finira par céder à la demande de Fabien. Dès son entrée, l’ambiance à Sainte-Anne a été décuplée.

Au cri de : «  Fabien, le Pélé congolais ! », la foule qui s’était massée  en cette paroisse pour assister au match, a commencé tout de suite à demander des buts à son idole.

Au bout de trois minutes, la première réponse est venue d’une bicyclette. Score : 2-1.

Et un dribble, deux dribbles, trois dribbles, Fabien balayait tous ses adversaires. Le petit Pélé congolais avait cette souplesse, qui lui permettait avec son corps d’athlète, de ne faire que d’une bouchée, les joueurs du camp adverse.

Dans cette ambiance survoltée, où le foot à Makabana n’a jamais été aussi intense, à quatre minutes de la fin du match, un chat choisi ce moment, pour s’inviter dans le jeu.

Au moment même où Fabien, était en route pour son deuxième but. Au cri de « Niaouwé, Niaouwé, Niaouwé », comprenez «  le chat, le chat, le chat en français » le public comme un seul homme, ne cessait de crier, afin de faire peur au chat et lui obliger de dégager l’aire du jeu.

Trop tard, la pagaille s’est installée, le match perturbé, et à la surprise générale, le chat qui s’était arrêté devant les buts du camp adverse, s’est retourné, et s’est exclamé en ses termes : «  SI BA TALA NIAWOU, BA FOUA YANDI ? »

Comprenez, «  Si donc on trouve un chat, faut-il le tuer ? ». Une peur panique a gagné le public, joueurs compris, et tout le monde prenant la fuite, le stade s’est vidé en quelques secondes, chacun prenant son chemin, à travers les bois qui bordent la Paroisse Sainte-Anne, pour éviter d’être rattrapé, par ce chat d’un genre nouveau.

Poursuivons les échanges sur elvisjunior73@gmail.com



Elvis NGATSE



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