A Okoyo, la vendeuse de beignets à l’eau des morts trouve la mort !




La ville d’Okoyo, est située dans la partie ouest de la République du Congo, dans le département de la Cuvette-Ouest. Elle fait partie avec Mbama, Mbomo, Kellé, Etoumbi et Ewo des 6 districts que compte ce département crée en 1995.

Proche de la frontière avec la République gabonaise, la ville d’Okoyo compte 10.000 habitants et dispose des potentialités énormes dans l’agriculture, les mines et l’écotourisme avec sa proximité avec le parc national d’Odzala-Kokoua (13.000 éléphants, plus de 11 gorilles au Km2, 444 espèces d’oiseaux sur les 626 répertoriées au Congo.)

Rosalie, native de la ville d’Okoyo, est veuve et mère de 4 enfants. Son mari est décédé des suites de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui avait sévit un temps, la ville de Mbomo, où il travaillait comme éco- garde dans le cadre du programme ECOFAC, qui porte sur la conservation et l’utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers en Afrique Centrale.

Depuis la mort de Jérôme, elle ne cessait de multiplier des efforts, pour subvenir seule, chaque jour, aux besoins de ses enfants. Son défunt mari qui avait des biens, devait regretter de là où il était, de voir qu’ils profitaient désormais à ses frères et à sœurs et non à ses enfants.

En effet, après ses funérailles, ses enfants et son épouse, ont été mis dehors par ceux-ci et ses biens ont été confisqués par eux. Cette tradition qui ne cesse de rendre malheureux plusieurs enfants après la mort de leurs pères, continue de sévir encore de nos jours, dans les villes et villages du Congo.

S’étant retrouvée seule dans la rue avec ses quatre enfants, Rosalie sera recueillie avec sa progéniture par sa famille. Une fois les 45 jours du deuil passés, elle a repris pied et s’est décidée de marcher afin de combattre l’adversité et élever dans la dignité ses enfants.

Celui qui marche arrive toujours se disait-elle. Mais pour cela, il fallait commencer à faire le premier pas. Son premier pas était de lancer le commerce des beignets. L’investissement de départ était à la taille de l’aide qu’elle pouvait recevoir de ses parents.

Un sac de farine, un bidon d’huile de 25 litres, quelques paquets de levure, deux cuvettes en aluminium dont une pour cuire les beignets et l’autre pour les entasser après la cuisson en vue de la vente. Un foyer pour amorcer le feu, un paquet d’allumettes, quelques paquets de bois de chauffe, 10 litres de pétrole. Le tout pour un investissement de 50.000FCFA, soit 76 euros.

Rosalie armée de la volonté de réussir, une fois tout l’arsenal pour lancer son commerce obtenu, s’est rapprochée de la Direction de l’école primaire Képouya II, afin d’obtenir les autorisations nécessaires pour être autorisée à vendre pendant la récréation les beignets.

D’autorisations, il s’agissait plus d’une caution de 2.500FCFA à payer (3.80€) et s’engager à verser au Directeur, la même somme sur les 9 mois de la période scolaire.

Arrive le premier matin de ses activités. Ce matin là, 1er octobre, c’était le jour de la rentrée scolaire. Dans les rues, il y avait beaucoup d’enfants. Où allaient-ils ? A l’école Képouya II d’Okoyo. Les cartables à la main, vêtus de leurs belles tenues de couleur kaki en chemise et bleue en culotte.

A 10h, heure de la recréation, Rosalie qui avait déjà les premiers beignets disposés dans la deuxième cuvette, recevaient ses premiers clients. La boule de 25FCFA (0.03€) se vendait bien.

Avec la technique de cuisson utilisée pour obtenir les fameuses « boules d’ambiance », elle était la seule à présenter cette spécialité bien congolaise, à 315 kilomètres de Brazzaville, la Capitale.

Les jours se succédant aux jours, Rosalie reprenait progressivement goût à la vie. Ses enfants pouvaient manger à leur faim, et étudier dans les meilleures conditions, depuis que leur mère avait pris en location une grande maison.

Les années sont passées et pendant la période des vacances, l’épargne engrangée au cours de l’année scolaire, permettait à Rosalie d’acheter les engrais afin de cultiver la terre. Pour combattre sans cesse l’envie, le vice et le besoin comme qui dirait l’autre. Le travail rend libre. On ne le dira jamais assez.

Un jour, pendant qu’elle avait disposé ses deux cuvettes à l’école Kékouya II, et avait commencé à cuire les beignets, Rosalie est abordée par un monsieur.

Au départ, elle a cru que c’était un dragueur. Souvent, elle était dérangée par les messieurs d’Okoyo. Elle avait jurée fidélité à son Jérôme décédé, et ne consacrait son temps qu’à son travail et à ses enfants.

Le Directeur de Kékouya II, qui la croyait vulnérable, avait fait les frais de ses nombreuses fins de non-recevoir suite à ses nombreuses tentatives de conquête.

C’est dire que pour la mémoire de son Jérôme d’amour, elle était prêtre à perdre sa place dans la cour d’école. Une femme de caractère qui tranchait par son comportement, avec les femmes qui sont prêtes à se laisser perforer les différents orifices par un caïd, pour accéder à une formation, obtenir un diplôme ou une promotion, quand bien même elles sont dans les liens du mariage.


Le mariage comme les promesses en politique, ne tenant de nos jours que pour ceux qui y croient. La vertu et tout ce qui va avec, n’intéresse plus grand monde. D’ailleurs, les crapules diront qu’elle n’a jamais nourrie son homme. Lol dirait un amateur des réseaux sociaux.

Rosalie, faisait figure d’exception. Elle pouvait compter sur sa vertu pour développer ses affaires et s’occuper de ses enfants. Abordée par ce monsieur, elle savait qu’il perdait son temps.

Mais, contrairement à ce qu’elle s’imaginait, ce monsieur n’était pas là pour la drague. Il venait lui proposer la richesse. Or, elle avait justement besoin de celle-ci pour continuer à financer la scolarité de ses enfants qui étaient tous inscrits au lycée.

De quoi s’agissait-il ? Une potion magique, qui une fois versée dans la pâte à beignets, a le pouvoir de fidéliser les clients et de les rendre accrocs au point de les pousser à dépenser toujours plus d’argent.

Cette potion attire par ailleurs les mouches sur la pâte. Le nombre de mouches qui se déposent sur celle-ci, renseigne sur le nombre de clients qui achèteront les beignets.

Quel est le risque ? Aucun répondra à Rosalie, Monsieur Yombi, l’auteur de la potion magique. Sinon par 1/4 litre, payer le prix de 30.000FCFA (45€). Dans la vie, il faut toujours essayer. Après tout, en dehors de l’argent, Rosalie n’avait pas grand-chose à perdre.

Elle a pris le risque et a passé commande de la potion magique à Yombi. Une fois la potion magique livrée, Rosalie a commencé à y verser quelques gouttes sur sa pâte. Premier effet, plusieurs mouches étaient attirées par l’odeur de ce parfum.

Deuxième effet, la cuvette de Rosalie se vidait en moins de 15 minutes. Une file d’attente était même remarquée. C’est tous les élèves et leurs enseignants, qui venaient désormais acheter chez elle.

En moins d’une semaine, elle est passée d’une cuvette à trois. A la demande de ses clients, elle vendait le soir devant sa concession. Plus de 5 cuvettes de beignets étaient ainsi écoulées entre 18H et 20H.

L’argent coulait à flot et les affaires de Rosalie prospéraient. Yombi aussi, son fournisseur, qui avec des livraisons devenues hebdomadaires, avait de bonnes raisons de se satisfaire.

Gestionnaire avisé, au fil des années, Rosalie avait fait construire une auberge à Okoyo, des pavillons dans la ville. Ses enfants partis pour l’étranger poursuivre leurs études supérieures par la faveur des bourses du gouvernement canadien, elle avait fait construire à Brazzaville, une maison à étages, pour préparer leur retour un jour au pays.

Elle continuait d’appuyer financièrement ses enfants depuis Okoyo. Un jour, épuisée par une journée marquée par une vente record, plus de 12 cuvettes vendues, Rosalie se met au lit.

Dans une sorte de vision, elle voit un monsieur tout nu, bien membré, avec des biceps dignes de Rambo, les jambes en « X », avec de petites fesses bien musclées, mesurant environ 2 mètres, lui demander de ne plus utiliser l’eau qui a servi à nettoyer son corps, le jour de ses obsèques.

Elle sursaute et se réveille, sans trop comprendre cette vision. Elle s’est occupée par la suite à faire autre chose sans se soucier du message qu’elle venait de recevoir.

Les jours et les mois sont passés. Plus de 8 fois, Rosalie verra le même homme, dans la même vision, dans le plus simple appareil, lui délivrer le même message.

Devenue amnésique, Rosalie décide de consulter avec l’aide de ses parents un guérisseur, qui leur donnera l’explication du message délivré par l'homme nudiste de ses visions.

Le monsieur du rêve est un braqueur de Brazzaville, qui a été tué par la force publique, et a été enterré sauvagement au cimetière Itatolo après le lavage bâclé de son corps, ponctué des insultes des agents des pompes funèbres et municipales de Brazzaville.

Il se présente à elle, en forme de vision, parce que les agents des pompes funèbres, en plus d’avoir bâclé le lavage de son corps, se permettent de gagner de l’argent à partir de l’eau recueillie à l’issue de ce bain mortuaire.

Cette eau est livrée à Rosalie, par Monsieur Yombi, en forme de flocon qu’elle utilise dans la composition de sa pâte à beignets. Rosalie, apprendra par la même occasion, que son succès est dû à l’eau des morts que Yombi lui fournissait.

Sur place, chez le guérisseur et après ses révélations, Rosalie a fait une poussée d'hypertension et amenée d’urgence à l’hôpital de Base d’Okoyo, plongée dans le coma, elle y trouvera la mort quelques jours plus tard.


Poursuivons les échanges sur elvisjunior73@gmail.com

Elvis NGATSE




















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